Des secrets et le retour de Kanzaki...
Durant les vacances je suis partie retrouver mon père en Roumanie. Les retrouvailles étaient plus qu'étrange, je me faisais une joie de le retrouver. Mais mon père semblait tellement différent, comme s'il se retenait, comme si il craignait quelque chose. Je n'arrivais pas à comprendre ce qu'il se passait, pourquoi une telle distance était entre nous. C'était pourtant lui qui avait tenu à ce que je passe les vacances à la maison. Je pensais au début qu'il se retenait pour ne pas se comporter comme un papa poule. Lui qui me sautait dessus pour me prendre dans ses bras afin d'être sûr que j'aille bien. Qui me demandait sans cesse si je voulais quelque chose, que ce soit à boire ou à manger. Il était toujours aux petits soins avec moi à chaque fois que je venais passer du temps à la maison. Mais cette fois-ci tout était différent, son comportement n'était plus le même. Je ne le reconnaissais pas.
J’avais pour habitude de me mettre dans son bureau pour dévorer des livres. C’était une pièce chaude, dans laquelle je me sentais bien. Toute petite j’aimais déjà son bureau, je m’installais dans le divan moelleux devant la cheminée. Et je finissais par m’endormir devant le feu pétillant de la cheminée. Tant de bons souvenirs dans cette pièce sont à jamais gravés dans ma mémoire. Quel ne fut pas ma surprise lorsqu’il me confia que j’avais interdiction d’entrer dans cette pièce. Et quand plus de ça il l’avait verrouillé à double tour. Tout ça me dépassais, je ne comprenais plus rien. Qui plus est Nataku jouait le même jeu que mon père. Lui qui ne s’était jamais comporté ainsi. J’avais cette horrible impression qu’on se jouait de moi, qu’on me mentait, qu’on me cachait quelque chose. Un secret. Un secret qui ne resterait pas cachait indéfiniment, car je voulais découvrir de quoi il en retournait.
Mon père restait froid avec moi, il refusait même des marques d'affections à mon égard. Àcroire que je n'étais pas désiré en ces lieux. Je regrettais vite d'être venu passer mes vacances à la maison. Je n'avais pas d'autres choix que de fouiller son bureau pour en savoir plus sur ce fameux secret. Une nuit je me suis levé, je n'avais pas la clé de la porte, ce n'était pas un problème. J'avais trouvé le moyen de faire fondre les gonds de la porte, et je pus entrer sans mal. Je me dépêchais de chercher, mais de chercher quoi ? Je ne savais pas ce que je cherchais, mais je devais le trouver. Je fis chaque tiroir du bureau, je ne voyais rien d'anormal. Excepté une lettre qui était à l'intention de mon père. L'écriture de cette dernière m'était familière, je saisis cette lettre et commença à la lire. Il s'agissait de Matabi, le directeur du pensionnat.
Pourquoi donc écrivait-il à mon père ? Il manquait des lettres mais rien d'autre ne figurait dans les tiroirs. Je me souvins d'un coffre, il était dans un coin du bureau. Derrière une pile de vieux journaux. Mon père gardait les vieux journaux je ne sus jamais pourquoi. Cet aparté fermé je me mis à trifouiller le code, que je connaissais. Mon père n'avait pas eu l'intelligence de le changer. Dans le coffre gisait un paquet de lettre, toutes n'étaient pas de Matabi. Je m'étais installé dans le divan pour lire toutes ses lettres. C'est à ce moment-là que je découvris le secret sur la famille de Kanzaki. Je mis ces lettres dans mon petit sac, mais ma curiosité était-elle que je me mis à lire les autres lettres. Des lettres venant de ma grand-mère. La mère de mon père.
Dans ces lettres je découvrais qui était cette femme. Mais pas seulement, il y avait des informations sur la mort de ma mère. Il y avait les preuves de notre assassinat prémédité. Prémédité par ma propre famille, par ma grand-mère. Je ne savais pas quoi penser, à ce moment-là je n'éprouvais rien d'autre que de la surprise. De la surprise qui se mua en haine. Je prenais les dites lettres et me dirigea d'un pas décidé jusqu'à la chambre de mon père. Endormit paisiblement, je le réveillais en hurlant. Les mots qui sortaient de ma bouche me brûlaient la gorge, probablement l'envie de pleurer que je refoulais. Mon père ne me dit rien, il préféra se taire tout en me regardant. Nataku nous rejoignit alerté par le boucan que je fis. Et là j'appris que lui aussi était au courant de tout.
Tout s'effondrait autour de moi, la colère était-elle que je partis dans ma chambre. Je fis mon sac, pris Haku et parti en direction de la forêt. Le seul endroit où je pouvais être tranquille. Dans un coin reclus des bois une petite maison en pierre avait été construite jadis. Je m'étais amusé à la retaper avec ma mère. J'étais petite à cette époque. Mais c'était le seul endroit que je connaissais où je pourrais passer la nuit. Je ne pus dormir cette nuit là tellement préoccupé parce que j'avais découvert. Le lendemain je partis dans le bois chasser, cette petite maisonnette était confortable. Et heureusement pour moi j'étais la seule à posséder la clé, ou plutôt le mot de passe. Maman l'avait ensorcelé pour que cet endroit reste notre. J'y passais deux jours et trois nuits, le troisième jour je décidais de partir prendre du repos loin de tout, de mon père, du pensionnat. Je partis aux États-Unis voir un ami.
Puis les vacances se terminèrent, je rentrais donc au pensionnat. Deux jours avant la rentrée. À mon retour au pensionnat je tombais sur Nekoma avec qui nous partîmes dans les bois. À l'endroit où se trouvait le lac sacré, un endroit magnifique que peu de personnes connaissaient. Car il fallait s'enfoncer loin très loin dans les bois pour réussir à le trouver. Une fois là-bas j'eus la surprise de retrouver Kanzaki. Elle était enfin revenue de cette soit disant pension de redressement. Nous n'avions pas pu aborder le sujet concernant ses parents, tout du moins au sujet de sa mère. J'avais très envie de tout lui dire mais je ne savais pas si j'avais vraiment le droit. Ne serais-ce pas à son père de faire le nécessaire ? Les paternels, ils se débrouillaient pour tout nous cacher et ne rien assumer par la suite.
J'étais vraiment heureuse de revoir Kanzaki, elle avait cependant changé, je la comprenais. Même si ce changement m'avait choqué au début. Je n'avais pas prévu la venue d'une nouvelle personne. Misaki, son arrivée fut plus que douteuse, l'ambiance était devenue électrique. Sans parler de Nekoma et de son comportement qui m'avait déçu. Au lieu de parler avec Kanzaki pour arranger les choses il était parti la queue entre les jambes. Peut-être que Kanzaki n'avait pas vu les choses comme moi. Mais bon les gens autour de moi changent, tout comme moi. Je ne suis plus du tout patiente, je m'énerve assez vite. Et je ne tolère plus le moindre écart au niveau du comportement d'une personne. J'étais déjà chiante auparavant, maintenant je le suis encore plus.
Si ça déplait tant pis, cela ne changera pas grand-chose. Cela ne m'empêchera pas de vivre, c'est une science exacte. J'espère juste que rien ne changera entre Kanzaki et moi. Ce fut ma première amie au pensionnat, et j'ai toujours eu confiance en elle. Dès le premier jour. Pour moi ce n'est pas anodin.
La confiance est un bien précieux.
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